30.05.2018

Il y a 400 ans, la défénestration de Prague (23 mai 1618)…

Nouveaux regards sur les origines, le caractère et la mémoire de la guerre de Trente Ans. Table ronde

  • Époque moderne Table ronde
  • 19h30 (30.05.) - 22h00 (30.05.)
  • Maison Heinrich Heine

La manifestation commence à 19h30 (et non à 20h, comme nous l'avions annoncé).

Table ronde organisée par la Maison Heinrich Heine, l’IHA et l’Équipe d'accueil Les Mondes allemands (université Paris 8)

Intervenants:
Sven Externbrink, Professeur d'histoire moderne à l'université d'Heidelberg
Laurent Jalabert, Maître de conférences habilité en histoire moderne à l'université de Lorraine
Nicolas Richard, Docteur des universités Charles de Prague et Paris-Sorbonne
Éric Schnakenbourg, Professeur d'histoire moderne à l'université de Nantes

Modération:
René-Marc Pille, Professeur de littérature et d'histoire culturelle des pays de langue allemande à l'université Paris 8 Vincennes-Saint-Denis

Le 23 mai 1618, le chef de la noblesse protestante de Bohème fit jeter par une des fenêtres du Hradschin deux des gouverneurs impériaux ainsi que leur secrétaire. Si les victimes s'en tirèrent avec quelques contusions, cet »incident diplomatique«, qui était l'expression d'un affrontement local, allait dégénérer, du fait des alliances religieuses et politiques, en un conflit armé de dimension européenne où se combattirent entre autres les princes allemands catholiques et protestants, la Maison de Habsbourg, la France du cardinal Richelieu et la Suède luthérienne.

Menée presque exclusivement sur le territoire du Saint Empire et en grande partie sur le dos des populations civiles, la guerre de Trente Ans allait emporter un tiers de sa population, d'où la place centrale qu’elle a longtemps occupé dans la mémoire collective allemande, devenu le spectre de la guerre, avant que la dernière ne prenne en quelque sorte sa place. Or malgré le caractère global du conflit, il continue d'être perçu d'un point de vue national dans la mémoire des principaux protagonistes: moment de résistance pour les Tchèques, souvenir de massacres et d'humiliation politique chez les Allemands, glorification par les Suédois de leur roi Gustave II Adolphe tombé au combat, accents épiques de Bossuet évoquant la victoire de Rocroi sur les Espagnols...

La construction d’une mémoire européenne de la guerre de Trente Ans est-elle envisageable au moment où des revendications identitaires ressurgissent sur le Vieux continent? En cette année où l'on célèbre la fin de la Première Guerre mondiale, cette table ronde se propose d'y réfléchir en confrontant les points de vue d'historiens spécialistes des pays alors belligérants.

Image: La défénestration de Prague / Der Prager Fenstersurz, Matthäus Merian, Theatrum Europaeum (1633)