18.05.2018

Quelle Alsace au haut Moyen Âge? Écrits, langues, espaces

Atelier

  • Moyen Âge Journée d’étude
  • 10h00 (18.05.) - 18h00 (18.05.)
  • IHA

L’atelier aura lieu à l’IHA et non à la Sorbonne!

Atelier organisé par Thomas Lienhard (Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne) et Jens Schneider (Université Paris-Est Marne-la-Vallée/IHA)

Depuis la première mention de l’Alsatius au VIIe, puis celle d’un ducatus Alisacensis au IXe siècle, l’Alsace a joué un rôle particulier, dû à sa situation géographique à cheval entre est et ouest. Comprise avec la Souabe dans un petit regnum alémanique créé vers 829 pour le très jeune Charles le Chauve, dernier fils de Louis le Pieux, l’Alsace revint au royaume médian lors des traités de partage de l’époque carolingienne pour rester lotharingienne pendant un siècle. C’est dans la deuxième moitié du Xe siècle qu’elle retrouva l’unité géographique avec la Souabe et resta alors partie intégrale de l’empire pour longtemps: à l’époque des Staufen, l’Alsace et la Souabe constituaient une »province royale« (Königslandschaft).

Si l’Alsace du premier Moyen Âge semble manifester rapidement une certaine cohérence géographique (souvent partagée, il est vrai, avec la Souabe), ce n’est pas le cas sur le plan ecclésiastique: la portion septentrionale de  l’Alsace actuelle, avec l’abbaye de Wissembourg, appartenait au diocèse de Spire, le Nordgau formait avec des espaces d’outre-Rhin (Ortenau) le diocèse de Strasbourg, tandis que le Sundgau dépendait de l’évêque de Bâle. Du point de vue linguistique enfin, la très grande partie de l’Alsace était alémanique sauf l’extrême Nord où on parlait (au moins jusqu’au IXe siècle) la même variété rhénane du francique qu’à Worms et à Metz.  La question d’une spécificité alsacienne au haut Moyen Âge mérite donc d’être posée.

À cette question abondamment discutée dans l’historiographie, non sans arrière-pensées, durant les derniers siècles, on ne prétendra pas apporter une réponse globale dans le cadre d’un simple atelier. Les organisateurs souhaitent plutôt proposer un cadre informel pour réunir un nombre limité de connaisseurs de l’Alsace du premier Moyen Âge. Ce sera néanmoins l’occasion de faire dialoguer les sources écrites, les trouvailles archéologiques récentes et les données linguistiques, de manière à comparer la définition que les sources donnaient de l’Alsace avec les phénomènes pratiques qui ont pu donner corps – ou non – à cet espace.