Projet de recherche

Le foncier et la bureaucratisation au Mali – Mimer et hybrider les logiques


Cette recherche veut analyser les expériences des sociétés africaines avec la bureaucratisation à l’aide de la pratique du foncier. Le phénomène de la bureaucratisation et celui du foncier se croisent depuis l’insertion de la domanialité par l’État colonial en Afrique Occidental Française. Cette domanialité se traduit par la notion qui rend l’État le »propriétaire de tous les terrains vacants et sans maitres«, renforcée par l’État post-colonial jusqu’à nos jours où elle débouche sur le processus de démocratisation et décentralisation.

Il s’agit, en effet de prendre le foncier comme enjeu d’analyse d’une bureaucratisation en chantier aussi bien de l’État que des acteurs non-étatiques.

Cette situation met en relief une dynamique sociale entre mimétisme et hybridation en ce sens que l’État bureaucratise l’accès et l’usage du foncier, tandis que les autres acteurs usufruitiers se voient à la marge de cette pratique. Ils y répondent de deux manières au moins: soit ils laissent la pratique »coutumière« persister, soit ils adoptent des formes de bureaucratisation »para-étatique«. Pendant que l’État aspire à l’élaboration d’un cadastre, pour sécuriser le foncier et éviter les litiges, les populations se retrouvent dans les pratiques endogènes d’appropriation foncière. Il s’agit, en effet de prendre le foncier comme enjeu d’analyse d’une bureaucratisation en chantier aussi bien de l’Etat que des acteurs non-étatiques. Nous projetons de mener nos recherches en milieu urbain, à Bamako, à Ouagadougou et à Dakar.

Image: Bamako 2013, photographie du chercheur