23.02.2017

Les jeudis de l’Institut historique allemand

Cycle »Comment écrire l’histoire de l’Europe« Bernd Schneidmüller, Conceptions de la migration et de la transculturalité dans l’Europe médiévale

  • Conférence Moyen Âge
  • 18h00 (23.02.) - 20h00 (23.02.)
  • IHA

Conférence de Bernd Schneidmüller (université de Heidelberg), Conceptions de la migration et de la transculturalité dans l’Europe médiévale
Présidence: Jean-Marie Moeglin (université Paris-Sorbonne)
Commentaire: Yvan Gastaut (université de Nice)
Conférence organisée en coopération avec le LabEx »Écrire une histoire nouvelle de l’Europe«

La présentation prend sa source dans les discussions actuelles autour des thèmes de la migration et de la transculturalité. Elle décrit le changement fondamental qui affecte les concepts de migration dans l’Europe du Moyen-Âge et montre les conséquences importantes de celui-ci. Au cours du Haut-Moyen-Âge et du Moyen-Âge central, les sources latines posent naturellement les migrations permanentes comme le point de départ des peuples, des empires et des cultures. L’Europe se définit alors comme un espace d’immigration depuis l’Asie à la fois pour les peuples (Völkerwanderung), pour les religions (le christianisme) et pour certaines dynasties (venues de Troies). Migration et tranculturalité constituent le ciment de la connaissance européenne sur l’histoire et le présent.
Avec l’humanisme de la Renaissance, cette pensée connaît une transformation quasi radicale. Suite à la redécouverte du traité de Tacite »La Germanie«, une représentation de la pureté ethnique et du rapport des peuples à la terre (indigénat) voit le jour. À compter de la fin du XVe siècle, les érudits démontrent que les peuples ont toujours vécu sur leurs propres terres et qu‘ils en sont donc originaires. L’immigration, l’hybridité sont dès lors stigmatisées.
L’héritage humaniste a une influence jusqu’à l’époque moderne et affecte de nombreuses idées autour de la nationalité culturelle ou de la nationalité politique. C’est seulement dans le contexte croissant de la globalisation que les sciences de la culture redécouvrent les concepts plus anciens de migration et de transculturalité.