Comme au Moyen Âge, les épidémies s'invitent encore avec une certaine régularité dans les villes et villages du royaume de France au début de l'époque moderne. Elles faisaient toujours preuve d'un potentiel destructeur particulier lorsqu'elles étaient associées à d'autres phénomènes de crise comme au manque de nourriture et aux troubles de guerre. Des centaines de milliers de personnes en succombaient encore aux xvii^e et xviii^e siècles. Outre la peste, le typhus et la dysenterie avaient également un impact démographique important. Pendant ce temps, la France est devenue pendant ces mêmes xvii^e et xviii^e siècles un État modèle de l'absolutisme. La question se pose donc de savoir quel était le rapport entre épidémie et État sous l'Ancien Régime. Jusqu'à présent, la recherche historique n'a répondu de manière relativement satisfaisante à cette question que pour le second tiers du xviii^e siècle. En revanche, la naissance et le développement d'un État d'intervention sanitaire en France au xvii^e sont restés jusqu'à aujourd'hui des sujets presque totalement négligés. C'est à cette lacune qui contraste d’une façon frappante avec la très abondante littérature sur l'histoire politique, constitutionnelle et administrative de l'Ancien Régime que cette thèse en cours de rédaction entend pallier.